Permettez-moi de vous présenter les 5 tendances des administrations fiscales que Shaun Barry a présentées lors du « Tax Summit in Madrid » en octobre dernier.

1. Que signifie le Cloud Intelligent ?
2. La Sécurité
3. Les Stratégies Data ont le vent en poupe
4. OSINT - L’open source intelligence
5. La montée de la Crypto-Monnaie

Mon travail aujourd'hui est de vous présenter les tendances que nos clients, notre équipe et moi-même voyons non seulement en Europe mais dans le monde entier en matière d’administration fiscale, et qui ont été présentées lors du dernier « Tax summit » organisé par SAS pour ses clients à Madrid les 13 et 14 octobre dernier auquel j’ai eu le privilège d’assister dont je vous rapporte des éléments importants.

Alors la première tendance : Que signifie le cloud intelligent ?

Je dirais que sous couvert du sujet de souveraineté, il y en a trois pour être intelligent sur le cloud la première la gravité, ensuite la sécurité et la collaboration.

1. La gravité – Les Flux de données

L'analyse doit être effectuée à proximité des données, ce que l'on appelle souvent la gravité des données.

Ces flux - la chaîne d'approvisionnement des données - entraînent des coûts à la fois pour les fournisseurs de cloud (généralement pour les transferts de données hors du cloud) et en termes de performances (réseau et calcul) sur de grands ensembles de données et/ou des calculs complexes.

Le défi n'est pas l'emplacement des données mais le flux de données d'un endroit à un autre.

Ainsi, le cloud n'est pas toujours l'approche la moins chère.

Il est donc essentiel de comprendre le flux de données pour s'assurer que les coûts de transfert ne l'emportent pas sur les économies réalisées sur les coûts de calcul et de stockage.

Par exemple au Royaume-Uni aujourd'hui, l’administration met en place un programme très innovant appelé « Administration Fiscale en temps réel » alors que vous saisissez votre déclaration de revenus en ligne et les agents ou même un robot évaluent en temps réel, si vous êtes conformes ou pas, et ils vous fournissent des commentaires « hé vous êtes sûr de déclarer 10 000 £, mais nous pensons que vous gagnez 15 000 livres » / C'est cette analyse en temps réel très proche de l'endroit où les données sont saisies = là, où les données vivent, c'est ainsi une bonne illustration de ce concept de gravité des données.

2. La sécurité 

La sécurité doit être comprise en s'assurant que les administrations ne stockent que les bons types de données dans un cloud public – en particulier les données les plus sensibles que vous ne mettrez peut-être jamais dans un cloud public, vous voudrez peut-être avoir une stratégie différente en fonction des données et avoir une stratégie de cloud hybride quand il s'agit de sécurité en particulier ces informations sensibles.

3. La collaboration 

La collaboration, c'est l'idée de savoir comment partager des algorithmes comment partager des données comment pouvez-vous utiliser les mêmes logiciels et plates-formes informatiques dans différents environnements cloud où avez-vous besoin où n'avez-vous pas besoin de partager ces informations.

Ces trois composants ont l'idée d'être intelligent dans le cloud.

Tendance N°2 : La sécurité

Il n'est pas possible pour une agence fiscale de consacrer trop de temps et de ressources à la sécurité.

Alors, Quels sont les principaux défis rencontrés ?

Il y a un risque de réputation si vous êtes piraté, il y a un risque financier si des pirates informatiques s'introduisent par effraction et volent des informations sur les contribuables qui fournissent ensuite un trésor d'informations aux voleurs d'identité pour vendre leurs informations sur le « dark web ».

Alors, que faire pour riposter, afin qu'il y ait clairement une tendance à investir d'abord dans les menaces internes - Il existe de nombreuses façons différentes de contrer ces menaces internes.

En ce qui concerne également la détection d'intrusion, ce sont des personnes extérieures à votre agence fiscale qui tentent de pirater les systèmes. En investissant dans des données et des technologies pour détecter et empêcher ces vols cela peut éviter de mauvaises surprises.

Un exemple : La Caroline du Sud, aux Etats Unis : Il y a environ 10 ans, la Caroline du Sud a connu une violation massive des données par le biais d'une attaque de phishing par un employé qui a simplement cliqué sur un lien, les pirates sont entrés et ont volé les données de 6,4 millions d'entreprises et de citoyens.

Ils ont pris 387 000 numéros de cartes de crédit et l'État de Caroline du Sud par le biais du ministère du Revenu a dû payer 10 ans après plus de 20 millions de dollars à ses contribuables pour leur fournir des services lorsqu'ils ont eu des problèmes de vol d'identité à cause de cette violation de données.

C’est un problème énorme et vous pouvez voir ces gros titres dans les journaux encore aujourd’hui.

Ces types de failles de sécurité sont massives, cela a un impact très important sur la vie des gens.

Tendance N°3 : Les stratégies data ont le vent en poupe

Les agences fiscales passent du temps à embaucher Des – CDO – Chief Data Officers, qui ont développé des stratégies sur comment collecter les données, comment gérer les données, et comment contrôler les données.

Alors, quelle est la différence entre une stratégie informatique et une stratégie de données ?

La stratégie informatique définit les outils, les plateformes, le développement interne, les priorités, l'externalisation, les applications,

Les applications ne font que collecter, mais les données sont la partie la plus précieuse de ce que chaque agence fiscale possède,

La stratégie de données définit les priorités des données qui soutiennent les priorités métier.

Alors, quels sont les composants d'une stratégie de données ?
Vous pouvez voir les cinq composants

1. Identifier : Fournir la capacité d'identifier les données et de comprendre leur signification indépendamment de leur structure, leur origine ou leur emplacement : quelles données collectez-vous ou devriez-vous collecter ?
2. Fournir : Permettre aux données d'être conditionnées et mises à disposition tout en respectant toutes les règles et les sécurités d'accès à vos représentants du service des contribuables
3. Stocker: les données persistantes dans une structure et un emplacement qui prennent en charge l'accès et le traitement dans toute des sous-directions de l’administration.
4. Intégrer : Pour fournir une vue unifiée des données : comment puis-je stocker et gérer les ingrédients intégrés ensemble afin que toutes les informations pour un seul contribuable puissent être facilement consultable,
5. Gouverner: Et ensuite vous devez gouverner la donnée, qui y a accès, combien de temps gardez-vous l’historique, mettre en place des politiques et des mécanismes d'information pour assurer une utilisation efficace des données.

Il faut donc répondre à ces éléments !

Tendance N°4 : L’open source intelligence - OSINT en est l'acronyme.

L’OS Intelligence, ne consiste pas simplement à collecter de temps en temps des données sur les contribuables, c'est la nouvelle norme,
Les agences fiscales doivent être en mesure de bien en faire l'administration, de la gérer activement et de bien collecter des informations.

Alors, Comment définissons-nous OSINT, ou l’intelligence open source ?

Exemple : Si vous vous rendez sur Airbnb ou sur l'un de ces types de sites Web proposant des appartements ou des maisons à louer, vous pouvez voir publiquement quel est le prix d’une propriété particulière, vous pouvez voir les informations de contact, contacter le gestionnaire immobilier, vérifier les dates qui sont ouvertes, n'importe qui peut accéder à ces données, vous n'avez pas à vous connecter avec un mot de passe, à un site Internet, c’est une information publique en général considérée comme OSINT.

D’un autre côté Facebook, si vous devez vous connecter à un compte Facebook cela nécessite un type de pare-feu ou une signature ou un processus de signature qui n'est pas une information naturellement accessible au public donc en général, ce n'est pas OSINT.

Autre cas de figure, vous assistez à une conférence et si cette conférence publie une liste des participants, c'est une information publique qui peut être utilisée comme OSINT.

Prenons donc l'exemple d'une Agence fiscale européenne qui souhaite ne pas révéler son nom, elle obtient grâce à l’OSINT un taux total de non-déclaration de location immobilières saisonnières d'environ 30%.

Traditionnellement, les agences fiscales n'ont pas considéré l'intelligence open source comme un élément stratégique de ce qu'elles font – aujourd’hui, elles l'ont accepté.

Tendance N°5 : Cela ne devrait surprendre personne, c'est la montée de la crypto-monnaie

La crypto commence à être de plus en plus utilisé pour acheter des biens et des services qui peuvent avoir une obligation d'impôt sur le revenu ou une obligation de TVA notamment pour les transactions transfrontalières.

La crypto est de plus en plus utilisés pour déplacer de l'argent subrepticement depuis des juridictions à fiscalité élevée vers des juridictions à fiscalité faible ou sans fiscalité, cela revient à de l’évasion fiscale.

Les équipes d'enquête criminelle dans leur agence fiscale sont concernées, la crypto est clairement utilisée dans les crimes autres que financiers et il y a souvent des délits majeurs associés, qu'il s'agisse de trafic de drogue, d'abus sexuels d'enfants, d'autres types de comportements vraiment déviants que nous constatons, c'est pourquoi la crypto-monnaie est importante pour les administrations fiscales.

Exemple de l'IRS aux états Unis, - sa division d'enquête criminelle l'année dernière, a saisi 3,5 milliards de crypto-monnaies au cours de l'année. C’est considérable et je pense que cela montre une partie de la pertinence des crypto-monnaies pour les agences fiscales.

Les organismes de réglementation doivent être en mesure de rattraper leur retard et d'en savoir plus sur la blockchain et comment elle est utilisée et comment les agences fiscales peuvent s'assurer d’appliquer la conformité y compris sur les crypto-monnaies.

La dernière tendance est que les Crypto-monnaies, vont continuer à être adoptés,

En résumé, je dirai que les états partagent les mêmes enjeux et que les administrations y répondent souvent différemment en fonction de leur culture et leur histoire de leur point forts.

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