La pandémie COVID-19 a mis en évidence des défis majeurs dans le secteur des sciences de la vie, mais elle a également identifié de réelles opportunités de changement et de modernisation.
A l’avenir, il ne fait aucun doute que les données et l’analytique auront un rôle beaucoup plus important à jouer dans le secteur pharmaceutique.
Cependant, cette pandémie a aussi mis en évidence des processus où l’analytique devra optimiser les manières de travailler.
Améliorer les essais cliniques
L'impact le plus évident de la pandémie aura été et sera sur les essais cliniques et la recherche de nouveaux médicaments. La COVID-19 a augmenté la pression sur les laboratoires, pour qu'ils agissent rapidement et coopèrent. Le sentiment « d’urgence » pour découvrir un nouveau vaccin n’a jamais été aussi élevé.
Le développement de médicaments est normalement un processus long, mesuré, suivant des process établis. Mais cela n'est tout simplement pas possible avec la COVID-19.
L’industrie pharmaceutique a été mise au défi de trouver de nouveaux médicaments en quelques jours plutôt qu'en quelques semaines.
La collecte et l'analyse des données sont essentielles pendant les essais cliniques, c'est pourquoi les entreprises pharmaceutiques ont commencé à s'associer pour accélérer la découverte de nouveaux vaccins, soutenue par les progrès de la technologie.
Les sociétés pharmaceutiques font largement appel à la puissance de calcul à grande échelle pour les aider à identifier les molécules candidates. Le passage au cloud computing leur garantit la possibilité d'utiliser plus de puissance informatique lorsqu'elles en ont besoin. Cela signifie que les entreprises pharmaceutiques ne seront plus limitées par leur infrastructure actuelle, mais qu'elles la consommeront "on-demand", selon leur besoin de l’instant. La pandémie a été le révélateur de cette "migration vers le cloud" dont beaucoup parlaient, mais sans action réelle.
Le confinement a également entraîné des changements dans le processus des essais cliniques. Le premier problème était de pouvoir interagir avec les patients participant aux essais. Ce fut un élément essentiel vers la numérisation et l’augmentation significative de la surveillance et de la consultation à distance dans les essais cliniques. Cela présente des avantages majeurs pour les patients, qui n'ont plus à se rendre sur les sites d'essai et les entreprises pharmaceutiques peuvent collecter des données plus précises, plus régulièrement.
Aujourd’hui mais également à l’avenir, il est clair qu'il est possible d'utiliser les techniques de télésanté et de capture à distance d’information dans les essais.
Impact et modernisation de la "Supply chain"
La chaîne d’approvisionnement pharmaceutique a été un sujet de discussion permanent au cours de l'année dernière. Tout d'abord, ce fût lié Brexit, et aux problématiques de ruptures de stocks. Mais, la pandémie COVID montre clairement qu'il s'agit d'un problème beaucoup plus vaste.
De nombreuses sociétés pharmaceutiques disposent de chaînes d'approvisionnement au niveau mondial. Elles comptent sur la capacité de s'approvisionner en ingrédients ou en matières premières dans le monde entier. La Chine et l'Inde sont des centres de fabrication de médicaments génériques, mais également la source de nombreux ingrédients. Alors, quand ces pays ont subi le confinement, une grande partie de la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique a été bloquée. Cela a eu un impact considérable sur la disponibilité de médicaments comme le paracétamol par exemple.
Par conséquent, les entreprises pharmaceutiques commencent à réfléchir plus sérieusement à l'approvisionnement en ingrédients. Elles se penchent également sur des questions comme la fabrication au plus près des patients pour réduire les temps de livraison et comment renforcer la résilience de la chaîne d'approvisionnement. La refonte ou l’optimisation des chaines d’approvisionnement est donc à repenser.
Heureusement, de nombreuses données sont désormais disponibles. Il est possible de suivre un produit tout au long de son cycle de vie : des ingrédients à la pilule jusqu'au patient, et cela presque en temps réel. C’est ainsi plus facile de voir comment les processus peuvent être optimisés.
La pandémie pourrait avoir d'autres implications pour la production. Par exemple, la main d’œuvre dans les usines pourrait être réduite au profit de l'utilisation de robots, de capteurs et d'analyses. Cela signifie qu'elles pourraient fonctionner même avec une main-d'œuvre "limitée". L'utilisation de l'intelligence artificielle et de capteurs connectés peut garantir un fonctionnement plus efficace des usines de production. Elle permet également une maintenance prédictive, évitant les temps d'arrêt.
Un nouveau business model, de nouvelles méthodes "d'engagement client"
La pandémie a aussi fortement affecté les forces de vente du secteur pharmaceutique. Historiquement, la sensibilisation des professionnels de Santé se faisait essentiellement en face à face. Mais, pendant le confinement, les délégués médicaux ont dû aborder les professionnels de la santé par d'autres moyens ; les rencontres physiques étant interdites.
Les entreprises ont découvert de nouveaux cas d'usage de l'analytique pour déterminer la meilleure façon d'approcher les professionnels de la santé, comme les emails, le téléphone ou le "remote detailing", selon les choix et les préférences de chacun. Ils ont également utilisé ces analyses pour aider les délégués à décider du bon contenu à présenter au bon professionnel.
Cela a amélioré la qualité des interactions et les a rendues plus personnalisées.
Il semble peu probable que la COVID ait signé l'arrêt de mort des contacts en face à face ou des congrès. Cependant, il ne fait aucun doute que l'interaction digitale a montré son efficacité et sa nécessité. Il semble donc probable que nous aurons, à l'avenir, un meilleur équilibre entre numérique et face à face.
Le numérique n'est peut-être pas l'avenir à lui seul, mais il n'est certainement plus la troisième roue du carrosse de l'engagement client.
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